Loeb se fait à la cinquantaine
Cinquante victoires en carrière, trois victoires sur trois rallyes en 2009, quatre succès consécutifs à Chypre... A Limassol Sébastien Loeb (Citroën C4 WRC) a une nouvelle fois converti son rendez-vous avec l'histoire repoussant les limites des possibles en Championnat du monde WRC. Bien sûr, ce dimanche, la marque aux chevrons est première sur tous les tableaux, comme s'en félicite Olivier Quesnel le patron de Citroën, mais Loeb ne s'y trompe pas et savoure lui aussi la nouvelle page de sa légende. Il a confié avec émotion que ces 50 victoires étaient un cap «impossible à imaginer» quand il a commencé sa carrière avec Daniel Elena, son copilote.
Loeb : «Ça ne nous rajeunit pas»
«Il y a quelques années, quand on a commencé avec Daniel, 50 victoires c'était impossible à imaginer, s'est remémoré dimanche le natif d'Haguenau, en Alsace. C'est un nombre qui sonne bien, une belle étape de franchie. On a du mal à s'en rendre compte car le temps où on a battu le record de 26 victoires de Carlos (Sainz) n'est pas si loin (record battu au Japon en 2006, Ndlr) et là on se retrouve avec 50. Cela ne nous rajeunit pas, mais c'est une sensation géniale et ça prouve quand même qu'on a été très réguliers et que notre voiture a été très fiable, grâce à toute l'équipe Citroën.»
Avec un coup d'oeil ému dans le rétroviseur, Loeb a concédé que toutes ses victoires n'avaient pas toutes la même saveur : la Finlande 2008 et la Norvège 2009 tiennent une place à part dans sa mémoire : «C'était sur des terrains où on n'était pas forcément favoris, avec des grosses bagarres de bout en bout. En plus, en Norvège cette année, les conditions étaient vraiment magnifiques. Il y a aussi ma première victoire au Monte-Carlo, en 2002, j'avais eu un feeling extraordinaire, même si elle m'a ensuite été retirée (Ndlr : 2e à cause d'une pénalité juste avant l'arrivée, alors qu'il était en tête). La 2e place en Nouvelle-Zélande (Ndlr : dernière victoire de Grönholm, en 2007) a aussi sa place au milieu de 50 victoires, car c'était la bagarre la plus intense avec Marcus. Elle a bien reflété toutes ces années passées à me battre contre lui, même si j'ai tout perdu ce jour-là pour 3 dixièmes.»
Hirvonen : «J'aurai bientôt 50 deuxièmes places»
Ce cap des cinquante victoires a laissé pantois d'admiration le Finlandais Mikko Hirvonen, sept victoires à son actif, principal rival de Loeb depuis l'an dernier. «Si ça continue comme ça, j'aurai bientôt 50 deuxièmes places à mon palmarès, a souri le vice-champion du monde. Pour battre Sébastien, qui est le meilleur pilote de l'histoire, je sais que c'est très difficile, mais que c'est possible. Je continue à apprendre, à chaque rallye.»
Quesnel : «C'est un bilan qui ne peut que me combler»
Loin de ces considérations historiques, Olivier Quesnel a préféré s'en tenir au bilan comptable : la première place de Loeb et de Citroën aux classements pilotes et constructeurs suffisent à son bonheur. «L'équipe dans son ensemble a réalisé une course parfaite, s'est-il réjoui. Sébastien a fait une course extraordinaire, sur tous les plans. Avec la maîtrise qu'on lui connaît, il a abordé chaque spéciale avec la victoire comme objectif ultime. Le tout en préservant la mécanique, mise à rude épreuve sur ce terrain. Dani n'est certes pas sur le podium, mais je lui avais demandé d'être à l'arrivée pour nous apporter des points constructeurs. Le fait que Petter Solberg soit devant lui ne change rien à l'affaire. Ce qui compte, ce sont les seize points d'avance que nous avons ce soir. Après trois rallyes, c'est un bilan qui ne peut que me combler.»